COULISSES: LES STARS DE PARIS SAINT-GERMAIN REPARTENT DE LILLE EN VOITURE !

Couvrir la Ligue 1 devient un véritable casse-tête pour la presse. Depuis plusieurs années déjà, les clubs se ferment de plus en plus aux media. La Ligue de football professionnel impose de plus en plus de contraintes, excepté aux diffuseurs qui payent cher les droits TV. La pandémie de covid a ajouté à cela des barrières supplémentaires dont la LFP et les clubs se servent pour fermer encore plus leurs portes déjà interdites aux supporters. Les coulisses du match LOSC-PSG en fournissent la plus parfaite illustration.

Pour avoir des réactions après les matches, en Ligue 1 comme en Ligue 2, il n’y a que deux possibilités. La conférence de presse (obligatoire) des entraîneurs. Et des interviews à la volée des joueurs en zone mixte. Ce terme barbare désigne le couloir qui sépare les vestiaires de l’endroit où les joueurs retrouvent leur bus. Selon la charte media-LFP, ceux-ci doivent obligatoirement emprunter ce point de passage. C’est l’occasion pour les journalistes de leur poser des questions. Mais voilà: les joueurs ne sont pas tenus de s’arrêter. Et on voit la plupart du temps les joueurs « tracer » dans cette zone le casque sur les oreilles ou le smartphone à la main pour éviter cette « corvée mediatique ».

Une zone media installée en catastrophe

De plus, la situation s’est compliquée avec l’instauration de la zone mixte en extérieur, pour éviter la transmission du virus. Au stade Pierre-Mauroy, cette zone mixte « externe » est installée en fait dans la VDI, la voie d’accès… couverte des bus et des véhicules. Cela, ce sont les coulisses de LOSC-PSG.

Pour ce match LOSC-PSG, mais les autres aussi, cette zone mixte a été installée au dernier moment, plusieurs minutes après le coup de sifflet final. Pour bien séparer les joueurs des journalistes, les services techniques du LOSC installent… des barrières anti-émeutes (!) qu’ils vont chercher dans le stade une fois le public sorti des tribunes. S’y ajoutent les back-drops, ces panneaux publicitaires où figurent tous les sponsors de la Ligue 1 et devant lesquels doivent poser les joueurs.

Jonathan David répond aux media dans la zone mixte (photo JMD/Sports 5962)

Le régisseur du LOSC et son équipe ont fait tout leur possible pour que cette zone mixte soit empruntée par les joueurs, en fermant bien le couloir. Mais en fait, seuls les Lillois, à l’exception de Hatem Ben Arfa, sont passés. La plupart n’ont pas voulu s’exprimer après la claque prise devant le PSG (1-5). A l’exception de Jonathan David et Amadou Onana, qui ont fait le métier, sous l’impulsion du service de presse du LOSC qui a amené ces deux joueurs.

Transport à la carte pour le PSG

En revanche, comme à Lens et à Valenciennes en janvier, (pour le match de Coupe de France contre Feignies), les joueurs parisiens ont snobé la presse, ce qu’ils font de façon quasi systématique le reste de la saison. A l’exception de Marquinhos qui est passé sans s’arrêter, tous les autres ont évité la zone mixte.

Un service de sécurité important autour du bus du PSG, que les joueurs n’ont finalement pas pris…

Comment ? Tout simplement parce que la plupart des « stars » du PSG n’ont pas pris le bus pour rentrer. Chacun avait une « grosse » voiture particulière avec chauffeur pour les ramener à Paris. Lille est en effet avec Lens le déplacement le plus court de la saison. Et là quand même, les Parisiens ne prennent pas l’avion…

Des véhicules particuliers pour les stars

C’est ainsi que personne n’a vu Lionel Messi ni Kylian Mbappé sortis par derrière pour aller prendre leur « transport » personnalisé. Angel Di Maria ou Marco Verrati sont sortis eux, escortés par un agent de sécurité de leur club, comme des stars d’Hollywood… Le premier à partir en voiture était le gardien italien Gianluigi Donnaruma. On a ainsi vu une dizaine de véhicules haut-de-gamme quitter la VDI avec un joueur parisien à bord. Pas de co-voiturage bien entendu…

Vidéo Sports 59/62. Mauricio Pochettino s’échappe après la conférence de presse.

La plupart des titulaires sont rentrés ainsi chez eux avec leur » VTC » particulier. Seuls les membres du staff pléthorique de Paris SG ont pris le bus du club, avec les jeunes comme Xavi Simmons, qui n’ont pas encore les privilèges de leurs aînés. Tout cela coûte cher. Mais l’argent, on le sait, n’est pas un problème pour Paris. D’autant que les résidences des joueurs sont désormais gardées lors de leur déplacements suite à plusieurs cambriolages.

Quant à l’empreinte carbone, on n’en parle même pas… Cela fait partie des enseignements en coulisses de LOSC-PSG.

A propos de JEAN-MARC DEVRED 1586 Articles
Journaliste professionnel depuis 1980, après des études de journalisme au CUEJ de Strasbourg. Carrière en presse écrite, en radio et surtout en télévision à France3 Nord-Pas-de-Calais.