HANDBALL : QUAND L’USDK FÊTE LE CARNAVAL ET LES 10 ANS DU TITRE

USDK Nantes, les 10 ans du titre
Les sept champions de France 2013-2014 présents lors de USDK-Nantes (photo JMD/Sports 5962)

L’USDK s’incline dans sa salle 23-29 face au HBC Nantes lors de la 16è journée de la Starligue de handball, le championnat Elite masculin. Un score sévère vu la bonne seconde mi-temps fournie par les maritimes face au dauphin du PSG. Néanmoins, le public de la salle Dewerdt a fait le carnaval, c’est la période, pour fêter ses derniers champions de France.

Ce match de la 16è journée de Starligue n’était vraiment pas un match comme les autres. D’abord parce que l’USDK accueillait un des cadors du championnat, le HBC Nantes. Ensuite parce que c’était le premier match du carnaval, ô combien important à Dunkerque. Et enfin parce que c’était l’occasion de fêter les 10 ans du titre de champion de France conquis par les maritimes en 2014. Ceci explique que la vétuste salle Dewerdt était pleine à craquer (mais c’est souvent le cas) pour ce match de gala. De nombreux spectateurs étaient ainsi venus déguisés.

Sept anciens champions de France sont venus saluer le public quelques minutes avant le début de la rencontre. Pierre Soudry, Bastien Lamon, Guillaume Joli, William Annotel, Mohamed Mokrani, Erwann Siakam et l’entraîneur adjoint de l’époque Arnaud Calbry ont ainsi été chaleureusement applaudis par le public. Avant de recevoir en cadeau un maillot spécial carnaval avec leur nom floqué dessus; le même que celui de leurs successeurs présents sur le parquet.

«  Cela nous donne envie de les porter et de rejouer », déclare même au micro le fidèle Bastien Lamon en guise de boutade. Sinon que les héritiers portaient sur le dos non pas leur nom, mais un sobriquet, comme le veut la tradition du carnaval: l’Arbalète (Martinez), Joucla (Faustin), Chewbi (Afgour) ou Koko (Nagy), par exemple.

Les irréductibles Gaulois

Le président de l’USDK, Jean-Pierre Vandaele, l’avait annoncé l’été dernier avant le début de la saison. Son club comptait bien célébrer le 10è anniversaire du titre de champion de France Elite conquis sous la férule de Patrick Cazal à l’issue d’une saison 2013-2014 inoubliable. C’était au nez et à la barbe du PSG Handball, qui arrivait comme son cousin du foot avec des pétrodollars plein les poches. Ce qui n’avait pas empêché les Enfants de Jean-Bart, Corsaires ou irréductibles Gaulois, de souffler le titre aux arrogants parisiens emmenés par la superstar danoise Mikkel Hansen.

Les dirigeants de l’USDK avaient gardé la surprise jusqu’au dernier moment pour les spectateurs

L’USDK 2014-2015, hormis les joueurs cités, c’était aussi l’équipe de l’impitoyable défenseur artésien Michaël Grocaut; du gardien Vincent Gérard, futur champion olympique; ou encore du Hongrois Kornel Nagy, toujours présent. Tel le dernier des Mohicans… Une histoire glorieuse, à la fois ancienne et récente, qui s’est un peu terminée en eau de boudin avec le départ forcé de Patrick Cazal il y a bientôt deux ans. La plaie ne s’est pas refermée pour le technicien réunionnais, absent ce vendredi soir aux Stades de Flandre.

Qu’importe, les anciens champions présents ont tenu à célébrer l’évènement avec les supporters et les joueurs actuels. Cela sous les yeux du président de la Ligue Régionale Jean-Pierre Lepointe. Un autre nom de l’Histoire de l’USDK, ancien entraîneur du club avant le titre; mais aussi des Bronzés de 1992 avec Daniel Constantini.

Une belle aventure humaine

 » C’est un des plus beaux titres de ma carrière« , confie ainsi Guillaume Joli. L’ancien Expert est resté dans le handball. Joli entraîne ainsi les U17 nationaux au Pôle Espoir de Lyon.  » Ce titre, c’était une aventure humaine, avec des copains, avec une famille. On était beaucoup ensemble et nous avions noué des liens très forts, qui se ressentaient sur le terrain.« 

Ce terme « d’aventure humaine » revient dans toutes les bouches, à commencer par l’ancien capitaine Mohamed Mokrani. Celui-ci réside toujours à Dunkerque depuis sa retraite de joueur. Tous ces anciens ont d’ailleurs créé un groupe Whats’App pour rester en contact, révèle ainsi le Lillois Erwann Siakam.  » Le fait de se retrouver ici 10 ans après, c’est un sentiment formidable. On a l’impression d’avoir quitté la maison hier. » A 36 ans, Siakam vient de mettre fin à sa carrière, pour travailler maintenant dans la communication.

Vidéo Dailymotion SPORTS 59/62. L’interview de Erwann Siakam aux Stades de Flandre.

Mais face aux carnavaleux de l’USDK, les joueurs de Nantes n’avaient que faire de la tradition locale. Et de ces glorieux souvenirs. Le HBCN, actuellement 2è de la Starligue, joue en effet le titre. Pas question de laisser des points en route face au 10è.

Des Nantais sans état d’âme

Les Nantais ont ainsi assez largement dominé la première période (10-14). Mais les Dunkerquois emmenés par un Cornelius Kragh-Andersen très efficace (9 buts, 75% de réussite), vont se révolter après le repos. Et inquiéter les Ligériens en revenant à un but (21-22), à la 49è minute. Mais les Dunkerquois vont craquer physiquement sur la fin. Finalement, l’USDK perd 23-29 face à Nantes. Mais les équipiers de Tom Pelayo ont fait preuve de combativité et ont bien réagi, après la déroute à Montpellier.

Les anciens rendent ainsi hommage à leur esprit de corps. Car il y a bien eu match entre deux formations très éloignées l’une de l’autre.  » L’écart à la fin est un peu sévère », affirme ainsi l’ancien champion olympique Guillaume Joli.  » Car Ils ont fait un bon match. Ils se sont accrochés jusqu’à la 55è minute, après raté la balle d’égalisation. Aussi, je comprends leur frustration. Et c’était pour nous un très bon moment de revenir ici à Dewerdt. »

Retrouvez l’interview intégrale de Guillaume Joli sur Dailymotion SPORTS 59/62.

Les réactions

  • Franck Maurice, entraîneur de l’USDK.  » On a eu de bons passages offensifs et on a tenu le choc en défense. Iil faut que l’on s’appuie là-dessus dans les prochains matchs. Il y a eu combat. Après, physiquement, les mecs étaient cramés. Les 6 buts d’écart, dans les 5 dernières minutes, c’est anecdotique. Ça s’est joué sur l’intensité physique et sur l’expérience d’un money-time. »
  • Jean-Loup Faustin, demi-centre de l’USDK.  » Je suis très déçu car on s’est bien battu sur ce match. On avait vraiment envie de gagner car il y avait une nouvelle dynamique depuis le début de la semaine. Nous perdons de 6 buts à la fin, c’est dur. Mais rapport à la semaine dernière, il y avait une sacrée différence sur le secteur défensif. »
A propos de JEAN-MARC DEVRED 1582 Articles
Journaliste professionnel depuis 1980, après des études de journalisme au CUEJ de Strasbourg. Carrière en presse écrite, en radio et surtout en télévision à France3 Nord-Pas-de-Calais.