HOCKEY/GAZON : LES BLEUS PREPARENT LE CHAMPIONNAT D’EUROPE A CALAIS

hockey/gazon les Bleus à Calais
L'équipe de France avant le match contre l'Italie mardi (photo JMD/Sports 5962)

Depuis le début du mois de juillet, l’équipe de France masculine est en stage à Calais. Les Bleus préparent le tournoi qualificatif de la Coupe d’Europe de hockey/gazon qui aura lieu fin août au stade du Souvenir. Entraînée désormais par le Valenciennois Frédéric Soyez, la sélection tricolore a fortement progressé dans la hiérarchie internationale ces dernières années. Classée 11ème nation mondiale, la France bénéficie des meilleures conditions de préparation dans la cité de la dentelle.

C’est dans un décor insolite, et à une heure inhabituelle, qu’un match international s’est déroulé ce mardi 9 août. A 11h du matin en effet, les équipes de France et d’Italie ont joué entre les remparts de la Citadelle de Calais. Cela après les hymnes nationaux marquant le caractère officiel de ce test-match.

Un bel écrin pour le hockey à Calais

Pour ceux qui n’ont jamais eu la curiosité de franchir ces murailles historiques, l’endroit abrite depuis de nombreuses années à la fois un stade d’athlétisme sur lequel s’est entraîné le décathlonien calaisien Romain Barras. Mais aussi à côté un terrain synthétique tout bleu. C’est celui du Sporting hockey club de Calais. Une superbe moquette de hockey/gazon posée début juillet, juste avant l’arrivée des Bleus. Il s’agit d’un gazon synthétique Polygras, le même qui équipera le stade de Colombes pour les prochains Jeux Olympiques de Paris. Cet équipement a coûté la bagatelle de 900 000 euros à la commune.

hockey/gazon les Bleus
Un complexe sportif moderne à l’intérieur des remparts de la citadelle (photo JMD/Sports 5962)

 » Le précédent terrain était vraiment à bout de souffle », explique ainsi le président du SHC Calais, André Hecquet . » La municipalité était d’accord pour investir dans un nouvel équipement. A condition que nous en organisions la promotion. C’est le cas avec le tournoi qualificatif européen fin août. » Le stade du Souvenir est classé centre de préparation olympique. Il devrait accueillir des délégations étrangères avant les JO de Paris. » Au début nous espérions seulement accueillir l’équipe de France féminine (qui jouera finalement à Dunkerque). Mais finalement, la Fédération nous a proposé de faire l’équipe de France masculine, vu la qualité des infrastructures. »

Un Valenciennois à la tête de l’équipe de France

Pour prendre la mesure de cet équipement flambant neuf, le nouveau sélectionneur de l’équipe de France masculine, Frédéric Soyez, a choisi de préparer ses joueurs à Calais. Et de déclencher le compte à rebours pour Paris 2024. Les Bleus sont donc depuis plusieurs semaines au stade du Souvenir. Entre des entraînements intenses, ils ont déjà joué cinq matches de préparation contre le Canada (12è Nation mondiale), et la Nouvelle-Zélande (8ème mondiale). La 5ème rencontre avait donc lieu ce mardi, avant la dernière le lendemain toujours contre les Transalpins.

Dans ce décor à la fois champêtre et historique, les Français n’ont laissé aucune chance aux Italiens. Une victoire 7-2, même si l’Italie avait ouvert le score en début de match. Mais les tricolores ont rapidement remis les pendules à l’heure. Avec notamment trois buts marqués en deux minutes, au début du 2ème quart-temps.

Frédéric Soyez était satisfait de la prestation de ses joueurs. Le Valenciennois, qui a longtemps joué au Lille HOC, a pris les rênes de l’équipe de France le 1è septembre 2021. Juste après les JO de Tokyo où il dirigeait pour la dernière fois l’équipe d’Espagne. Un poste qu’il occupait avec succès depuis 2014, après une première expérience de trois ans à la tête de l’équipe de France.

Le sélectionneur nordiste Frédéric Soyez, lors du stage de Calais (photo JMD/SPORTS 5962)

«  Avec l’Italie, on voulait une opposition moins forte pour répéter nos gammes et mettre des choses en place. C’est chose à peu près faite aujourd’hui. C’était dans le plan. C’est vrai qu’on a profité aussi des Jeux de Commonwealth qui ont eu lieu la semaine dernière pour faire venir le Canada et la Nouvelle-Zélande avant. Cela nous a permis de jouer de très bons matches ici.« 

L’empreinte nordiste

Si le hockey/gazon reste encore un sport collectif confidentiel en France, il trouve quand même un fief dans le Nord-Pas-de-Calais. Frédéric Soyez dispose ainsi de plusieurs « chtis » dans son équipe. C’est le cas du Calaisien Victor Lockwood, du capitaine Victor Charlet, du gardien Arthur Thieffry et aussi du jeune joueur du Lille HOC Brieuc Delemazure, originaire de Valenciennes comme son coach.

 » Il y a un gros vivier dans le Nord« , rappelle ce dernier. » C’est donc normal que nous ayons des joueurs de la région. Cela va par périodes. Là, c’est assez mélangé. C’est un groupe très homogène. La plupart joue aussi en Belgique maintenant. » La Belgique, aujourd’hui première nation mondiale en hockey et championne olympique à Tokyo.

hockey/gazon les Bleus
Victor Charlet, originaire de Wattignies, est le capitaine de l’équipe de France (photo JMD/Sports 5962)

Pour Frédéric Soyez, le tournoi qualificatif européen de Calais constitue une étape importante sur le chemin de Paris 2024 pour le hockey français. » C’est une étape dans le sens où nous devons absolument nous qualifier pour disputer la Coupe d’Europe A la saison prochaine. Dans notre projet jusqu’en 2024, on a cette compétition. Mais aussi la Nations Cup qu’on jouera au mois de décembre, et qui est qualificative pour la prochaine Proleague. Avec la Coupe du Monde et les Jeux Olympiques, cela nous permettra d’avoir une continuité avec des objectifs tous les 3-4 mois. »

Une équipe de France ambitieuse pour Paris 2024

Les JO de Paris, c’est dans deux ans maintenant. L’équipe de France est directement qualifiée en tant que pays organisateur. Quel sera l’objectif ?  » Il faut être réaliste. L’objectif dans un premier temps est de rentrer en quart de finale. Cela nous oblige à faire déjà deux grosses performances face à des équipes aujourd’hui mieux classées que nous. Après, sur un match en 1/4 de finale, tout est jouable. Nous sommes actuellement 11èmes au classement mondial. L’objectif que j’ai donc fixé aux joueurs, c’est de nous préparer pour être performants aux Jeux Olympiques. »

«  On a aujourd’hui des joueurs qui s’entraînent entre 7 et 8 fois par semaine« , poursuit le sélectionneur national.  » C’est un minimum pour être dans le top 10 mondial. Si on veut encore monter des marches, il faut augmenter ces heures d’entraînement. Il faut commencer plus jeune. Il y a un gros travail à faire à la base. »

Si le hockey/gazon reste un sport amateur en France, les Bleus présents à Calais sont quasiment tous professionnels dans des clubs belges. Encore une preuve que la base de la sélection se trouve bien dans le Nord, à la frontière du pays leader de ce sport.

Des Bleus en pleine progression

En tous cas, les progrès sont réguliers. Les Français ont en effet performé durant la Pro League, une compétition organisée par la FIH pour les 10 meilleures nations mondiales de Hockey. Après des succès contre l’Inde, l’Afrique du Sud et l’Allemagne, les Bleus ont obtenu 13 points en 16 matchs, pour 4 succès et 1 match poussé aux shootouts contre les Pays-Bas. Et ils ont bien résisté face aux Diables Rouges. Les champions olympiques belges ne se sont imposés que par 2-1, face à leur public d’Anvers. Victor Charlet a d’ailleurs marqué le but français.

Vidéo YouTube. Le résumé de Belgique-France en Pro League

Le match de hockey/gazon entre les Bleus de France et l’Italie en tous cas a offert un beau spectacle aux spectateurs présents, notamment les jeunes des centres aérés de Calais. Après le 2ème duel franco-italien ce mercredi, rendez-vous dans quelques jours pour le tournoi qualificatif européen qui réunira la France, l’Irlande, la Lituanie et la Turquie. Seul le premier sera qualifié pour la Coupe d’Europe des Nations A.

Le programme du tournoi qualificatif européen (24-27 août)

A propos de JEAN-MARC DEVRED 1573 Articles
Journaliste professionnel depuis 1980, après des études de journalisme au CUEJ de Strasbourg. Carrière en presse écrite, en radio et surtout en télévision à France3 Nord-Pas-de-Calais.