LE CIO DEMANDE L’EXCLUSION DES ATHLETES RUSSES ET BIELORUSSES DES COMPETITIONS SPORTIVES

CIO condamnation Ukraine
Thomas Bach, le président allemand du CIO (photo Greg Martin/CIO)

Déjà très engagé depuis le début de la crise entre la Russie et l’Ukraine, le Comité international olympique (CIO) passe un nouveau palier en demandant l’exclusion des sportifs russes et biélorusses de toutes les compétitions internationales à venir. Le comité exécutif a également retiré le « mérite olympique » à tous les dignitaires russes, à commencer par Vladimir Poutine.

Réunie aujourd’hui, la commission exécutive du CIO a pris cette décision en raison du « dilemne » auquel l’institution olympique est confrontée. Elle l’explique longuement dans un communiqué paru ce lundi après-midi.

Pas de drapeau ni d’hymne national

 » Alors que les athlètes russes et biélorusses pourraient continuer à participer à des événements sportifs, de nombreux athlètes ukrainiens en sont empêchés en raison de l’attaque contre leur pays. C’est un dilemme qui ne peut être résolu. La CE du CIO a donc aujourd’hui soigneusement examiné la situation et, le cœur lourd, a émis la résolution suivante :

  1. Afin de protéger l’intégrité des compétitions sportives mondiales et pour la sécurité de tous les participants, la CE du CIO recommande aux fédérations sportives internationales et aux organisateurs d’événements sportifs de ne pas inviter ou autoriser la participation d’athlètes et d’officiels russes et biélorusses à des compétitions internationales.
  2. Chaque fois que cela n’est pas possible à court terme pour des raisons organisationnelles ou juridiques, la CE du CIO demande instamment aux fédérations sportives internationales et aux organisateurs d’événements sportifs du monde entier de faire tout ce qui est en leur pouvoir pour s’assurer qu’aucun athlète ou officiel sportif de Russie ou de Biélorussie ne soit autorisé à prendre partie sous le nom de Russie ou Biélorussie. Les ressortissants russes ou biélorusses, que ce soit en tant qu’individus ou équipes, ne devraient être acceptés qu’en tant qu’athlètes neutres ou équipes neutres. Aucun symbole, couleur, drapeau ou hymne national ne doit être arboré.
  3. La CE du CIO maintient sa recommandation urgente de ne pas organiser d’événement sportif en Russie ou en Biélorussie, émise le 25 février 2022.

Poutine exclu de l’Ordre Olympique

La commission exécutive du CIO a également pris une mesure forte en symbole. Elle retire l’Ordre Olympique , »compte tenu de la violation extrêmement grave de la Trêve olympique et d’autres violations de la Charte olympique par le gouvernement russe dans le passé les gouvernants russes« , à toutes les personnes qui occupent actuellement une fonction importante au sein du gouvernement de la Fédération de Russie ,ou à un autre poste de haut rang lié au gouvernement. A commencer par Vladimir Poutine, Président de la Fédération de Russie (Or, 2001), Dmitry Chernyshenko, Vice-Premier Ministre de la Fédération de Russie (Or, 2014) et Dmitry Kozak, chef de cabinet adjoint du bureau exécutif présidentiel (or, 2014).

Le Secrétaire général des Nations Unis Antonio Guterres et le président du CIO Thomas Bach ont demandé le respect de la trêve olympique (photo CIO/Greg Martin)

Le CIO réaffirme enfin son entière solidarité avec la communauté olympique ukrainienne.  » Ils sont dans nos cœurs et nos pensées. La CE du CIO s’engage à poursuivre et à renforcer ses efforts d’aide humanitaire. C’est pourquoi la CE du CIO a créé aujourd’hui un fonds de solidarité. Dans ce contexte, le CIO exprime sa gratitude aux Comités Nationaux Olympiques (CNO) et aux Fédérations Internationales de sport qui soutiennent déjà les athlètes ukrainiens et leurs familles ».

Reste à savoir si ces mesures d’exclusion interviendront dès les Jeux paralympiques d’hiver, qui commencent ce vendredi 4 mars à Pékin.

LES ESCRIMEUSES FRANCAISES AVAIENT QUITTE SOTCHI

L’appel du CIO à ne pas disputer de compétitions en Russie avait déjà été entendu par la Fédération française d’escrime. Celle-ci a retiré ses épéistes féminines de la Coupe du Monde à Sotchi, à l’instar d’autres délégations étrangères. Elle explique dans un communiqué paru samedi 26 février le cheminement de cette action.

 » L’équipe de France d’épée dames s’était envolée mardi 22 février pour disputer l’étape russe de la Coupe du monde à Sotchi du 25 au 27 février. Sollicités par la FFE jusqu’à l’heure du départ, les services du ministère des Sports et du ministère des Affaires étrangères ont autorisé le déplacement des 14 membres de la délégation (10 épéistes, 2 entraîneurs, 1 kiné et Laura Flessel, chef de délégation). 

C’est une fois la délégation arrivée sur place que la situation diplomatique puis militaire s’est dégradée entre l’Ukraine et la Russie, les premiers bombardements russes s’abattant sur l’Ukraine dans la nuit du mercredi 23 au jeudi 24 février.

Sur place à Sotchi, l’ensemble des délégations se sont réunies jeudi 24 à l’invitation de la FIE, et ont toutes décidé de participer à l’étape de Coupe du monde. Les qualifications de l’épreuve individuelle se sont déroulées normalement vendredi 25 février.« 

Un forfait en cours de compétition

 » Néanmoins, l’atmosphère en territoire russe devenant de plus en plus pesante, des solutions de repli ont été très vite mises à l’étude. Plusieurs délégations, dont la délégation française, ont choisi d’avancer leur retour, initialement prévu le lundi 28 février. Voilà pourquoi les délégations ont l’une après l’autre déclaré forfait lors du tableau final du samedi 26 février, au fur et à mesure que leurs fédérations parvenaient à trouver des billets d’avion. Cela a été le cas de la France dans l’après-midi. La France avait d’ores et déjà annoncé son forfait pour l’épreuve par équipes du dimanche.

Les membres de notre délégation ont pris un vol Sotchi-Moscou ce jour, (samedi 26 février) et seront prises en charge par les services consulaires dans la capitale russe jusqu’à leur départ pour Paris dimanche 27 après-midi sur deux vols réguliers d’Air France. »

La FFE conclut sur cette affaire. » La FFE, son président et ses services ont agi durant toute cette séquence en étroite collaboration avec les services de l’Etat, avec comme seule boussole la sécurité de ses athlètes et de son encadrement.« 

A propos de JEAN-MARC DEVRED 1581 Articles
Journaliste professionnel depuis 1980, après des études de journalisme au CUEJ de Strasbourg. Carrière en presse écrite, en radio et surtout en télévision à France3 Nord-Pas-de-Calais.

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