L’équipe de France termine troisième de la Coupe du Monde féminine de rugby après sa large victoire 36-0 face au Canada. Marine et Romane Ménager, les deux jumelles Lilloises, ont à nouveau brillé dans cette petite finale, tout comme l’ancienne villeneuvoise Gabrielle Vernier. Les Bleues monte pour la 7ème fois sur la 3ème marche du podium mondial.
On pouvait se demander quel était l’état d’esprit des joueuses françaises après leur défaite frustrante face à la Nouvelle-Zélande il y a une semaine. Et si elles avaient retrouvé la motivation pour aller chercher cette médaille de bronze. D’autant que les tribunes de l’Eden Park d’Auckland étaient fort dégarnies pour cette « petite finale » France-Canada, avant la grande finale entre les Black Ferns et les Anglaises.
La capitaine Gaëlle Hermet expliquait ainsi leur source de motivation. « Même si ça reste au fond de nous, c’est important de se concentrer sur ce week-end parce qu’on a l’opportunité de finir sur le podium. Le groupe le mérite. On tient tous vraiment, pour mille raisons, que ce soit pour les filles qui finissent leur carrière, que ce soit pour les membres du staff qui s’arrêteront aussi après, pour le groupe qui ne sera plus jamais le même… Il y a mille raisons qui font qu’il est important de finir sur une belle note. »
Le doublé de Marine Ménager
La réponse arrive rapidement avec un premier essai marqué par la puissante Madoussou Fall à la 12è minute. Impassables en défense, dominatrices devant et percutantes derrière, les Bleues mettent les Canadiennes sous l’éteignoir. L’équipe de France va faire preuve d’une énorme efficacité en accumulant les essais devant l’équipe du Canada, pourtant classée 3ème Nation mondiale en rugby.
Si Romane Ménager a été la MVP contre les Black Ferns en marquant deux essais, sa soeur Marine a réussi le même doublé contre le Canada. Romane elle a apporté sa puissance et son activité habituelles dans le pack d’avants français. Et leur ancienne équipière au LMRCV Gabrielle Vernier a de nouveau transpercé la défense adverse par sa vitesse et ses crochets. Elle aurait pu être élue joueuse du match si elle n’avait pas écopé un carton jaune en 2è mi-temps.
Marine Ménager, bien lancée par Pauline Bourdon et Caroline Drouin, marque une première fois avant la mi-temps atteinte sur le score déjà large de 22-0. Elle récidive à la 61è minute en concluant une belle attaque des trois-quarts.
Une victoire et des regrets
Les Françaises vont maîtriser la fin du match malgré la fatigue. Les soeurs Ménager notamment sont soignées dans les dernières minutes mais vont terminer la rencontre sans prendre de point. Grâce à leur défense, la meilleure du tournoi, les tricolores s’imposent largement 36-0 et décrochent pour la 7ème fois la médaille de bronze en Coupe du Monde. Pauline Bourdon est la meilleure joueuse de cette finale pour la 3ème place.
» Nous sommes ravies de cette médaille » déclare ainsi Gabrielle Vernier après le match. « Ça a été une semaine très difficile après la demi-finale et on a mis tout notre cœur dans ce match. Je suis tellement fière de l’équipe .Nous avons eu une très bonne défense tout au long de la compétition et aujourd’hui aussi. C’était notre marque. J’espère qu’on fera mieux en attaque dans les prochaines compétitions. »
Une belle performance. Mais qui laisse quand même quelques regrets après leur défaite sur le fil contre la Nouvelle-Zélande. On a vraiment le sentiment que l’équipe de France pouvait aller jusqu’au bout avec un soupçon de réussite contre les Blacks Ferns en demi-finale.
L’entraîneur Thomas Darracq résume ainsi le bilan. « Il y a eu 5 mois de travail acharné. Ça n’a pas toujours été facile, mais aujourd’hui on a un Mondial à quatre bonus, un bonus défensif. On a perdu à la dernière seconde, mais on aurait pu gagner contre la Nouvelle-Zélande. Donc je suis très content et très satisfait de la travail effectué par le staff et les joueuses. »
Rugby France – Canada
Samedi 12 novembre 2022 à Auckland (Eden Park), la France bat le Canada 36-0 (mi-temps : 22-0)
Arbitre : Sara Cox (Angleterre)
France : 5 essais Fall (12’), Bourdon (36’), M. Ménager (40+1’, 60’) Deshaye (44’) ; 2 transformations Drouin (13’, 37’, 45’, 62’) ; 1 pénalité Drouin (21’)
Carton jaune : Vernier (66’) pour la France
France : Boulard (Jacquet 53’) – Grisez, Filopon, Vernier (Drouin 79’), M. Ménager – (o) Drouin (Trémoulière 62’), (m) Bourdon (Chambon 62’) – R. Ménager, Escudero (Mayans 62’), Hermet (cap) – Fall (Ferer (69’), Ferer (N’Diaye 55’) – Khalfaoui (Joyeux 40’), Sochat (Touyé 62’), Deshaye (Domain 59’)
Canada : Alarie – Grant (Senft 63’), Corrigan, Kaljuvee (Holly 69’), Farries – (o) Tessier, (m) Pelletier – De Goede (cap), Paquin, Svoboda (Forteza 40’) – Hunt (Beukeboom 40’), Holtkamp (Taylor 40’) – Menin (Ellis 58’), Tuttosi (Boag 58’), DeMerchant (Kassil 51’)
LE TITRE AUX BLACK FERNS
Si le match France-Canada s’est joué devant une faible chambrée, la finale entre la Nouvelle-Zélande et l’Angleterre a fait le plein à l’Eden Park d’Auckland (42 500 spectateurs). Dans une ambiance énorme, les Blacks Ferns ont conservé leur titre en s’imposant sur le fil 34-31 après un match palpitant. Une victoire à l’arraché face à des Anglaises réduites à quatorze très tôt après l’expulsion de Lynda Thompson.
Il s’agissait de la cinquième finale de Coupe du monde opposant l’Angleterre à la Nouvelle-Zélande. Et pour la cinquième fois, les Black Ferns se sont imposées, après leurs succès en 2002 (19-9), 2006 (25-17), 2010 (13-10) et 2017 (41-32).