RUGBY : LOURDE DEFAITE DES BARBARIANS FACE AUX FIDJI

Barbarians Fidji Lille
Les Barbarians français à l'échauffement (photo JMD/Sports5962)

La sélection nationale des Iles Fidji a battu celle les Barbarians Français (14-46) samedi après-midi au grand stade de la Métropole européenne de Lille. Le score est sévère mais justifié vu le manque de préparation des Baa-Baas, face à la 13ème nation mondiale en rugby. Mais le public plutôt restreint à Villeneuve-d’Ascq a apprécié un jeu agréable et offensif, auquel les deux équipes ont fait honneur.

Le stade Pierre-Mauroy sonnait effectivement un peu creux samedi après-midi. 18 769 spectateurs seulement assistaient au test entre les Barbarians Français et les Fidji organisé à Lille. On était loin des 49 000 de France-Argentine en novembre 2018. Mais c’était toujours mieux que les demi-finales du Top 14 en juin 2021. 5 000 spectateurs ont assisté à chacun des deux matches, avec une jauge il est vrai limitée à cause du covid. Pourtant, certains spectateurs sont entrés en retard dans les tribunes vu la faiblesse du dispositif d’accueil.

Un match spectaculaire comme promis

Cela n’a pas empêché ces aficionados de vibrer, dès le « cibi ». Le cri de guerre des Fidjiens avant le match, l’équivalent du haka des All Blacks. Et même, de lancer la « ola » dès la première mi-temps. Car comme espéré, il y a eu du spectacle sur la pelouse, avec déjà cinq essais marqués en première mi-temps. Même si le suspense n’aura duré que 20 minutes, quand Alexandre Roumat aplatit le ballon suite à un maul. Maxime transforme. Les Français égalisent après l’essai transformé des Fidjiens marqué par le capitaine Waisea (10è).

Les guerriers du Pacifique étaient en mode rouleau compresseur. Après leurs deux défaites honorables en Ecosse et en Irlande, les Fidjiens se devaient de gagner pour retrouver le fil du succès à moins d’un an de la Coupe du Monde. On l’avait vu cette semaine lors de leur préparation à Villeneuve-d’Ascq et Marcq-en-Baroeul. Le staff de Vern Cotter n’avait rien laissé au hasard.

Les Barbarians en revanche n’ont eu que quelques jours de préparation, avec aucun match ensemble depuis leur défaite en juin aux Etats-Unis. Il y avait un évident manque de cohésion. Et peut-être une petite infériorité physique face aux impressionnants gabarits Mélanésiens.

Wainiqolo (21è), Habosi (34è) et Ratuniyarawa juste avant le repos perforent la défense des Barbarians qui sont menés 7-26 à la fin de cette première mi-temps très enlevée. On craint alors la correction.

Vidéo SPORTS 59/62. Le « cibi » des Fidji avant le match contre les Barbarians Français à Lille.

Mais les Baa-Baas entretiennent l’espoir en marquant peu après la reprise un essai collectif au pied des poteaux. Après la transformation de Machenaud, le score se réduit à 14-26. Ce sera cependant feu de paille dans la fraîcheur de la Décathlon Arena, où le toit était ouvert.

Le rouleau compresseur fidjien

Le rouleau compresseur blanc reprend en effet avec les essais successifs de Wainoqolo, son second, à la 63ème minute. Puis de Maqala dans la foulée. L’addition devient alors lourde (14-41, 65è). Et ce n’est pas fini. Alors que le temps régulier est atteint, les Bleus relancent une action depuis leur en-but, tout à fait dans l’esprit Baa-Baas.

Mais les Fidjiens récupèrent le ballon. Et sur une passe au pied de Volavola, Habosi attrape le ballon, déboule sur l’aile gauche et marque son second essai. C’est la raclée pour les Barbarians qui s’inclinent 14-46. « On a essayé de se battre avec nos armes« , explique fataliste l’entraîneur français Christian Labit. «  Mais nous manquions de densité. Il y avait dans l’équipe beaucoup de jeunes joueurs qui ne sont pas tous titulaires en championnat. Car il est très difficile d’avoir des joueurs en cette période. Mais nous avons surtout déjoué face à des joueurs fidjiens, dont certains figurent parmi les meilleurs trois-quarts du monde. »

Pourtant, les joueurs ont pris du plaisir, tout comme les spectateurs présents au grand stade de la métropole de Lille pour ce match entre les Barbarians et les Fidji. Les plus mordus pouvaient enchaîner avec le match de Nationale 2 entre l’OMR et le Stade Métropolitain, où ils étaient invités juste à côté. Les spectateurs de ce test-match pouvaient en effet entrer au Stadium avec leur billet du test-match, pour voir le match des Marcquois. Une bonne idée…

Rendez-vous maintenant pour les amateurs de rugby dans dix mois, pour la Coupe du Monde 2023, avec cinq matches au stade Pierre-Mauroy.

Les Fidjiens Luke Tagi, Samuel Matavesi, Livai Natave et Teti Tela en zone mixte après le match (photo JMD/Sports 5962)

Les réactions

Maxime Machenaud, capitaine des Barbarians. « Les Fidjiens ont été supérieurs dans les duels. Nous avons surjoué par moments, ce qui nous a souvent poussé à la faute. En face, nous avions des joueurs d’une bonne nation mondiale du rugby, qui s’entraînent depuis trois semaines ensemble. »

Vern Cotter (sélectionneur des Fidji). « Le match était ouvert. La satisfaction après cette victoire, c’est d’avoir fait vivre le ballon et de marquer des essais sur les extérieurs. Il était important pour nous de gagner après deux défaites. Mais les joueurs ont manqué de discipline et il faudra à l’avenir faire de meilleurs choix. »

Jonathan Pélissié, demi de mêlée des Barbarians. « Nous avons eu une semaine de vacances avant le rassemblement. Il y a donc eu forcément une perte de rythme. de la part de tout le monde. Après, nous aurions voulu mieux faire. Mais les conditions climatiques ne nous ont pas aidé à développer un peu de jeu. Nous sommes tombés contre une équipe des Fidji très costaud, avec beaucoup d’automatismes. Le score est logique. »

Arthur Bonneval, ailier des Barbarians. « C’était quand même intéressant avec le paquet d’avants qui a fait un gros travail. On retiendra surtout l’aventure humaine. Nous connaissions assez peu de mecs de l’équipe. Mais nous avons pris du plaisir entre nous. Et nous serons ravis de nous retrouver lors du prochain week-end du Top 14. »

Pierre Popelin, arrière des Barbarians. « On n’a pas eu énormément de temps pour se préparer. On a essayé de jouer au maximum sur la cohésion. Nous avons répondu présent dans l’engagement malgré le score qui est lourd. C’était compliqué mais nous allons nous rattraper lors de la 3ème mi-temps… »

Lucas Tauzin, centre des Barbarians. « Ils étaient mieux préparés que nous. Nous, nous n’avons eu que quelques entraînements. Nous n’avons jamais joué tous ensemble. On a essayé d’envoyer au maximum et de ne rien lâcher. Mais nous avons payé cher les ballons perdus. On est tombé sur une grosse équipe qui va poser beaucoup de problèmes à beaucoup de monde. »

A propos de JEAN-MARC DEVRED 1581 Articles
Journaliste professionnel depuis 1980, après des études de journalisme au CUEJ de Strasbourg. Carrière en presse écrite, en radio et surtout en télévision à France3 Nord-Pas-de-Calais.