Le Burkinabé d’Artois Athlétisme Hugues Fabrice Zango remporte le triple saut lors des championnats mondiaux d’athlétisme en salle disputés ce week-end à Glasgow. Le Béthunois d’adoption s’impose grâce à son 5è essai à 17m53. Zango obtient ainsi un 2ème titre mondial consécutif, après celui conquis en plein air à Budapest l’an dernier. La France débloque son compteur grâce à Just Kwaou-Mathey, 3è sur 60m haies. Les Lillois eux, échouent en demi-finales alors que les Belges triomphent en Ecosse.
Avant même sa victoire lors du dernier meeting Hauts-de-France/Pas-de-Calais à Liévin, Hugues Fabrice Zango avait annoncé la couleur. Il voulait gagner ce titre en salle qu’il ne possédait pas encore. Et si possible en marquant les esprits. Son titre mondial en plain air obtenu à Budapest l’été dernier l’a totalement libéré. Et il assume pleinement ce nouveau statut de n°1 mondial au triple saut, comme il nous le confiait à Liévin.
Aussi, le sauteur d’Artois Athlétisme a pleinement confirmé son statut de favori. Après un premier essai canon (17m35) de l’Algérien Yasser Triki qu’on n’attendait pas à ce niveau, Zango va tranquillement se rapprocher. Et il réussit à dépasser l’Algérien avec un triple bond à 17m53 au 5è essai. Pour la plus grande satisfaction de son entraîneur français Teddy Tamgho, qui le conseillait des tribunes après chaque essai.
Avec cette victoire aux Mondiaux d’athlétisme à Glasgow, Hugues Fabrice Zango remporte son 3è concours en salle cette saison devant Yasser Triki, et le Chinois Yaoquin Fang (16m93). Place maintenant à Paris 2024, où il sera le super favori. Il réaliserait ainsi un nouvel exploit historique pour son pays, et même pour l’athlétisme africain.
Un groupe France ambitieux mais limité
Les championnats du Monde d’athlétisme en salle ont donc débuté ce 1è mars à Glasgow. Après les forfaits de Azzedine Habz et Jean-Marc Pontvianne, l’équipe de France envoyait une délégation réduite (13 athlètes), mais ambitieuse. Y figurent notamment les trois représentants du Lille Métropole Athlétisme (LMA) Cyrena Samba-Mayela, tenante du titre sur 60m haies; Wilhem Bélocian sur la même distance; et le jeune Jeff Erius sur 60m.
« Être à treize, ça favorise l’intégration, ça se mélange plus facilement, estime le Calaisien Romain Barras, directeur de la performance. » Les regroupements en stages que nous avons relancés ont, en plus, permis de renforcer les liens entre les athlètes. »
Malheureusement, il a fallu attendre samedi soir pour voir l’équipe de France débloquer son compteur. Cela est intervenu sur l’épreuve favorite des Bleus: le 60m haies. Le jeune Just Kwaou-Mathey termine 3è en 7″47, derrière l’Italien Simonelli 2è (7″43) et l’intouchable Grant Holloway, vainqueur en 7″35. Le hurdler américain confirme l’anorme impression produite il y a quelques semaines au meeting de Liévin.
Déception en revanche pour Wilhem Belocian. Le coureur du Lille Métropole Athlétisme (LMA) termine 4è de sa demi-finale, dans le temps de 7″64. Le Guadeloupéen du LMA visait lui aussi le podium et il relativisait après cet échec, alors qu’il s’était imposé en série. « Je suis un peu déçu, même si je garde du positif de cette saison hivernale », confiait le Lillois sur Athlé.fr.
» C’est sûr que j’espérais mieux aujourd’hui, au moins accéder à la finale et pouvoir prétendre au podium. J’ai pris des risques le jour J et ça n’est pas passé. J’ai tapé la ‘’une’’ et, après, je ne sais pas du tout ce qui s’est passé. Je me débats pour essayer de me remettre dans la course, mais c’est compliqué. Je fais des départs de fou depuis trois semaines, où je commence à me lâcher. J’arrivais confiant sur ce championnat, mais c’était un peu court pour que les choses soient automatiques. Je sais ce qu’il me reste à bosser. »
Erius et Bélocian out
Déception également pour Jeff Erius. Le sprinter du LMA est éliminé comme Bélocian en demi-finale, sur le 60m . 2è de sa série le matin, il réalise le même chrono en demi: 6’’63, à cinq centièmes de son record personnel, dans une course survolée en 6’’43 par le futur champion du monde, l’Américain Christian Coleman.« Je savais que la compétition commençait vraiment à ce stade et que le niveau était bien plus élevé qu’au premier tour, confiait l’élève de Fabien Lambolez à Poitiers. Je n’étais pas stressé mais je n’étais pas entièrement serein, pour être tout à fait honnête. »
Erius, 20 ans, a néanmoins fait le plein d’expérience des grandes compétitions. Cela lui servira, s’il se qualifie cet été pour les Jeux Olympiques de Paris.
Dernière chance nordiste ce dimanche. C’est Cyrena Samba-Mayela sur 60m haies. La hurdleuse du LMA, qui s’entraîne désormais en Floride, avait gagné le titre mondial il y a deux ans, alors que l’on ne l’attendait pas. Mais vu le plateau supérieur cette année, elle visera plutôt une place en finale, voire un podium. Celle-ci a en tous cas franchi aisément le cap du premier tour.
Si les Français rament un peu en Ecosse, ce n’est pas le cas pour nos voisins belges. Ils comptent déjà deux titres à leur compteur, avec Noor Vidts, vainqueure du pentathlon féminin. Ainsi que Alexander Doom, de Roulers, qui bat Karsten Warholm en finale du 400m.
On notera aussi le record du monde sur 400m féminin battu par Femke Bol en 49″17. La Néerlandaise réussit ainsi l’exploit qu’elle avait frôlé de peu au meeting de Liévin.