CANOE-KAYAK : MAXIME BEAUMONT REMPILE POUR PARIS EN MOUSQUETAIRE

Maxime Beaumont kayak
Maxime Beaumont rame... en aviron à Marcq-en-Baroeul (photo JMD/Sports5962)

Le céiste boulonnais Maxime Beaumont rempile pour Paris 2024. A 40 ans, le vice-champion olympique du K1 200m a pris cette décision après avoir longuement réfléchi. Mais pour avoir une chance de monter sur le podium, le Nordiste change de bateau. Maxime passe du K1 au K4 avec une grosse motivation derrière.

Comme la rideuse dunkerquoise Anaïs Mai Desjardins, Maxime Beaumont est venu encourager son équipière du team olympique Banque Populaire du Nord, Erika Sauzeau, dans sa tentative (réussie) de record du monde indoor, le 15 novembre à Marcq-en-Baroeul. Lui le kayakiste s’est même testé ensuite à l’ergonomètre d’aviron. Pour s’amuser… Car dans cette phase hivernale, le Boulonnais va commencer une préparation foncière pour 2023.

Après son échec aux JO de Tokyo (9è du 200m en K1), Maxime s’est interrogé sur la suite à donner à sa carrière sportive. Vu l’inéluctable déclin physique, il penchait pour un stop définitif. Mais la perspective de Jeux « à la maison » le tentait, vu que les épreuves de canoë-kayak auront lieu sur le bassin de Vaires-sur-Marne, où il s’entraîne régulièrement.

« La décision n’a pas été facile à prendre », concède t’il. « J’ai mis deux ou trois mois pour cela. Au fonds de moi, j’avais envie d’y retourner, vexé par la 9è place à Tokyo. Et je ressentais toujours autant de plaisir en bateau. De plus, il y avait aussi un nouveau projet avec le quatre places 500m puisque le 200m ne figure plus au programme olympique. Je n’ai quasiment fait que du monoplace dans ma carrière. Et le fait de faire de l’équipage devenait un projet très intéressant. Et puis, les Jeux à la maison, c’est quelques chose qui ne se produit qu’une fois tous les cent ans. C’est ce qui m’a motivé pour repartir. »

Maxime Beaumont à l’entraînement (photo Laurent Ghesquière/Banque Populaire du Nord)

L’aventure collective après le monoplace

De « poor lonesome cowboy » comme Lucky Luke, Maxime Beaumont est ainsi devenu le quatrième mousquetaire pour le film Paris 2024. Maxime jouera certainement le rôle d’Athos, l’homme d’expérience et le leader naturel du groupe dans le roman d’Alexandre Dumas…

Le K4 constitue presque une aubaine pour le quadragénaire. « C’est vrai qu’à 40 ans, on sent le corps vieillir. Ce n’est pas toujours facile. La récupération aujourd’hui prend une très grosse part dans mon entraînement. Le fait d’être en équipage n’est pas forcément moins exigeant physiquement. Au contraire. Le K4, non seulement, c’est long. Cela demande 1minute 20 d’effort. C’est rapide. Donc il faut coordonner et avoir des fréquences de pagayage très hautes. C’est donc un effort très lactique. Et à 40 ans, le lactique, c’est quelques chose de difficile à contrôler. Mentalement, il faut être déterminé pour se mettre dans des états comme cela. »

Mais les présences de jeunes équipiers de 23 ans amène logiquement de la fraîcheur dans le bateau. Derrière Maxime, le plus âgé, Guillaume Burger, a 33 ans. « S’entraîner avec des plus jeunes que soi, cela tire vers le haut. Même si j’ai toujours en moi cette étincelle de jeunesse… »

Les jeunes Quilian Koch et Guillaume Le Floch peuvent ainsi compter sur son expérience. « J’essaye au travers de mon vécu de leur donner des conseils techniques et de leur faire gagner du temps. De faire en sorte que le bateau soit rapidement compétitif sur le plan international. »

canoé-kayak Munich
Maxime Beaumont en 2ème position dans le K4 français (photo DR)

C’est déjà le cas, puisque après une 6ème place aux Mondiaux d’Halifax, le K4 tricolore a terminé 3ème aux championnats d’Europe à Munich.

Les meilleures conditions pour préparer Paris 2024

Maxime Beaumont bénéficie des meilleures conditions pour se préparer pour Paris 2024. Il est détaché par le Ministère des Sports et l’INSEP sur le plan professionnel. Le contrat est renouvelé tous les ans. « Il y a donc un petit stress pour juin 2023 et savoir si le contrat est reconduit pour que je termine ma carrière à ce poste là. ». La Banque Populaire du Nord lui apporte aussi un soutien financier et humain importants. « Cela me permet d’acheter du matériel, de partir en stage ou en compétition. Mais derrière il y a aussi un gros soutien moral. Ce que j’aime dans ce partenariat, c’est qu’il y a une aventure humaine, où l’on rencontre beaucoup de gens. »

2023 sera une année cruciale car il faudra qualifier le bateau pour Paris 2024. Les membres de l’équipage seront remis en concurrence lors des sélections nationales d’avril. Suivront ensuite deux manches de Coupe du Monde, les Jeux Européens et les championnats du Monde. « Ces Mondiaux seront la compétition phare car c’est là que la sélection se décidera. On sélectionnera donc la coque pour les Jeux. Et puis l’année olympique, on choisira les personnes pour cette coque, qui défendront les couleurs de la France aux Jeux. »

Les objectifs et le calendrier sont donc fixés. Le compte à rebours ne va pas tarder à débuter pour Maxime Beaumont, qui aimerait tant terminer sa carrière avec une seconde médaille olympique. Et pourquoi, dans le plus beau métal.

Maxime Beaumont en quelques lignes : 40 ans, Boulonnais, kayakiste, 3 participations olympiques, Vice-champion olympique 2016 en K1 200m, 4 médailles mondiales, 6 médailles européennes dont un titre en 2019, 18 médailles en coupe du monde dont le bronze en 2022, 17 titres de champion de France, 9ème en K1 200m des Jeux de Tokyo.

A propos de JEAN-MARC DEVRED 1579 Articles
Journaliste professionnel depuis 1980, après des études de journalisme au CUEJ de Strasbourg. Carrière en presse écrite, en radio et surtout en télévision à France3 Nord-Pas-de-Calais.

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