Lundi a été présentée à Lille l’équipe cycliste UCI World Tour « Décathlon AG2R La Mondiale Team ». Le groupe nordiste spécialisé dans la production et la fourniture d’équipements sportifs signent un partenariat de 5 ans avec la société d’assurance, propriétaire du team France Cyclisme de Vincent Lavenu. Décathlon rentre ainsi de plein pied dans le gratin du cyclisme mondial, où il rejoint notamment Cofidis. C’est un partenariat à plusieurs formes, avec des objectifs commerciaux précis. Présentation des dessous de ce partenariat.
Un retour aux sources
Décathlon avait déjà été associé à l’équipe AG2R La Mondiale. Cela se passait entre 2000 et 2007. A l’époque, le groupe nordiste lançait sa filiale et ses produits vélo B’Twin. Cette collaboration s’était bien passée, comme le rappelle Vincent Lavenu, le patron de l’équipe créée par lui à Chambéry il y a 32 ans. L’histoire s’était également bien terminée. D’où un retour aux sources presque naturel 16 ans plus tard.
» Il y avait déjà un historique avec Décathlon avec lequel nous avions travaillé de 2000 à 2007 avec cette marque là. Nous nous sommes bien séparés. Puisque quand l’histoire se termine bien, on peut se retrouver. C’est ce qui s’est passé. »
Le budget
Après le départ anticipé de Citroën, Vincent Lavenu et AG2R La Mondiale se sont donc mis à la recherche d’un nouveau partenaire-titre, pour conserver un budget digne du coûteux UCI World Tour. Un budget pour 2024 chiffré à 26 millions d’euros. Quel est la part de Décathlon dans ce partenariat ? « Contractuellement, nous ne communiquons pas les chiffres« , stoppe tout de suite sur cette question « gros sous » la responsable expérience clients de Décathlon Céline Del Génés.
Mais celle-ci ne cache pas viser d’importantes retombées commerciales avec ce contrat de 5 ans. Ainsi que sur l’image de marque de l’entreprise nordiste, déjà très développée à l’export. « Ce co-naming est vraiment fondé sur des objectifs d’augmenter notre visibilité à l’international et en même temps d’asseoir notre crédibilité. Le cyclisme est un sport en croissance, sur cinq continents et durant onze mois de l’année, ce qui correspond à notre idée de sport pour tous et à tous les niveaux. »
Rappelons aussi que Décathlon est numéro 1 mondial de la vente d’articles de sport (plus de 15 milliards d’euros de chiffre d’affaires). Et que l’engagement de Citroën dans l’équipe cycliste était estimé à environ 7 millions d’euros par an. » C’est le leader mondial des équipements sportifs qui nous rejoint, dans un contexte économique pas facile », explique ainsi Vincent Lavenu, qui avait des inquiétudes après le départ précipité de Citroën. Avec l’arrivée de Décathlon, le budget gagne quelques millions supplémentaires.
Van Rysel l’équipementier officiel
Hormis le sponsoring de l’équipe, Décathlon va aussi fournir les trois équipes (World Tour, Continentale et Juniors) en équipements, à commencer par les vélos, via sa filiale Van Rysel. C’est la marque cyclisme haut-de-gamme de Décathlon. Celle-ci a fabriqué dans son usine du B’Twin Village « des machines de guerre », selon Vincent Lavenu. La puissance de recherche et développement de l’entreprise est tout simplement incroyable, ils mettent tout en oeuvre pour atteindre le plus haut niveau. » Ce que confirme le directeur de Van Rysel Nicolas Pierron.
« Nous sommes très proches de ce que nous vivons en formule 1, où la technologie, le produit est directement lié à la performance du pilote« . Van Rysel s’est aussi associé à des chercheurs spécialisés dans la technologie de pointe comme les Suisses de Swiss Side (recherche en soufflerie), ou l’agence astronomique française ONERA, toute proche du B’Twin Village.
Déjà aux côtés du VC Roubaix
Rappelons aussi que Van Rysel est déjà investi dans le cyclisme pro. Durant les 4 Jours de Dunkerque, la marque cycles de Décathlon a volé au secours du VC Roubaix à la recherche d’un sponsor privé pour suppléer la faillite de Go Sport. Ainsi est née l’équipe continentale Van Rysel-Roubaix Lille Métropole. Reste à savoir si ce second partenariat sera reconduit en 2024. « Les discussions se poursuivent. Vous aurez la réponse avant la fin de l’année », répond prudemment Nicolas Pierron, qui parle quand même « d’un beau projet« . Il faudra notamment voir si les règlements de l’Union cycliste internationale (UCI) permettent un double partenariat de la même entreprise.
Ce partenariat prendra donc effet le 1è janvier. Quelques jours après, les pros partiront en stage avant d’attaquer les premières courses, en Australie notamment. On verra donc le nouveau maillot avec Décathlon dessus, sur les routes du monde entier. Avec 9 victoires seulement en 2023, le team de Vincent Lavenu espère retrouver des résultats meilleurs, afin d’intégrer le top 5 mondial. Cela avec l’apport de Décathlon dans le cyclisme de haut-niveau.