HALTÉROPHILIE : ROMAIN IMADOUCHÈNE EN ROUTE VERS PARIS 2024

Romain Imadouchène
Romain Imadouchène soulève 200 kilos lors du Top 9 (photo JMD/Sports 5962)

Le Club Athlétique de Rosendaël organisait ce week-end le 3è tour du Top 9, qui réunit les meilleurs équipes masculines du pays. Le CAR bénéficiait pour le coup de la présence de son champion du monde d’haltérophilie Romain Imadouchène, de retour d’un stage à La Réunion après avoir été absent pour blessure à l’automne. Le Dunkerquois a réussi une sortie convaincante. Et il attend maintenant sereinement sa sélection officielle pour les Jeux Olympiques de Paris, où il visera un podium.

Comme l’indique son nom, le Top 9 oppose les meilleurs clubs français dans un championnat de France Elite par équipes réparti sur 4 journées. A chaque fois sur des matchs en triangulaire.  » Notre but est de rester dans les 7 premiers pour ne pas descendre« , affirme ainsi le président du CAR Patrick Lefèvre. Pour cette 4è journée, Rosendaël recevait le champion de France Saint-Maur; ainsi que Saint-Marcelin, club de l’Isère, 3è du Top 9 l’an passé.

Huitième avant ce tour disputé dans la salle annexe des Stades de Flandre, le club dunkerquois se devait de marquer des points pour échapper à la relégation. Cette fois, le CAR avait un atout de poids (si l’on peut dire), avec son champion du monde Romain Imadouchène. Celui-ci en effet n’a pas pu participer aux deux journées précédentes suite à une blessure. Ce qui fait que l’équipe Elite a dû limiter ses ambitions au maintien à la fin de la saison. Cela, même si Rosendaël est le 3è club français, toutes catégories confondues.

Une reprise encourageante

Celui-ci n’était pas au top de sa forme car il rentrait d’un stage de trois semaines à La Réunion avec l’équipe de France. De ce fait, il a un peu raté l’arraché. Mais il s’est bien rattrapé sur son mouvement de prédilection, l’épaulé-jeté. Il soulève en effet 200 kilos au 3è essai. Une charge qu’il avait déjà réalisé en compétition, mais jamais à Dunkerque.

Romain Idouchène réussit 200 kilos ici à l’épaulé-jeté

 » Ce stage avec l’équipe de France à La Réunion nous a fait grand bien« , affirme-t’il, « et je suis satisfait de ma performance sur l’épaulé-jeté. Pour l’arraché, il y a encore quelques réglages à peaufiner. Mais c’est convenable dans l’ensemble. »

Le Nordiste revient donc progressivement en forme, après ce stage plus consacré pour lui à la mise en condition physique qu’à la technique, après sa blessure au genou. Quatre athlètes représenteront la France à Paris: deux hommes et deux femmes. Et la sélection sera annoncée prochainement. Mais Romain Imadouchène n’a pas d’inquiétude pour sa sélection olympique en haltérophilie.

Depuis deux ans, il accède en effet aux podiums internationaux. Avec en apothéose le titre mondial à l’épaulé-jeté , en -96 kilos, en décembre 2022 à Bogota. Un exploit qu’il n’a pu renouveler l’année dernière suite à une blessure au genou. Mais il est aujourd’hui guéri. A bientôt 28 ans, le Dunkerquois arrive aussi à maturité. Il progresse tranquillement dans la catégorie des -89 kilos, dans laquelle il tirera à Paris. Un changement de catégorie obligé, car les – 96 kilos ne figurent pas au programme. Cette adaptation l’a bien sûr conduit à perdre du poids, ce qui n’est jamais évident.

Vidéo Dailymotion SPORTS 59/62. L’interview de Romain Imadouchène, aux Stades de Flandres

La médaille d’or comme objectif

Son objectif ? Le podium, et si possible la première marche.  » A Paris mon objectif sera la médaille d’or, avec un arraché aux alentours des 175 kilos. Et un épaulé-jeté à 220 kilos. » Il faut savoir en effet qu’aux Jeux Olympiques, il n’y a pas de médailles distribuées dans les deux mouvements comme aux championnats du Monde. Il n’y a qu’un podium sur le total olympique. C’est pourquoi cet « enfant de Jean Bart » doit encore progresser à l’arraché.

Mais il estime avoir les meilleures conditions de préparation pour cela. Romain Imadouchène se consacre totalement à son sport, sans un métier « alimentaire » à côté, grâce au dispositif mis en place par l’Agence nationale du Sport (ANS), et la Fédération française d’Haltérophilie (FFHM). Il a en effet intégré l’Armée des Champions, comme le céiste Adrien immercurien Adrien Bart. Il s’entraîne ainsi à l’INSEP, à Vincennes, le plus gros de l’année.

Cette préparation se poursuit avec trois temps forts. D’abord un tournoi à Sofia (Bulgarie) pour une pesée et la validation de la sélection fin février. Puis ce sera la Coupe du Monde en Thaïlande au mois d’avril, qui sera la dernière compétition internationale avant les JO. Et enfin, il y aura un ultime stage en Chine avec l’équipe de France.

2024 se présente donc bien après une année 2023 un peu décevante. Une médaille à Dunkerque en haltérophilie grâce à Romain Imadouchène ? Une objectif tout à fait réalisable.

A propos de JEAN-MARC DEVRED 1581 Articles
Journaliste professionnel depuis 1980, après des études de journalisme au CUEJ de Strasbourg. Carrière en presse écrite, en radio et surtout en télévision à France3 Nord-Pas-de-Calais.