La commission exécutive du Comité International Olympique (CIO), réunie ce jour à Paris, a déclaré officiellement l’entrée des Alpes Françaises en dialogue ciblé, pour l’organisation des Jeux Olympiques (JO) et Paralympiques d’hiver 2030 et de Salt Lake City pour l’édition 2034. Le CIO va maintenant entamer des discussions plus détaillées avec les hôtes pressentis. Dirigées par les Comités Nationaux Olympiques (CNO) de chaque pays, ces discussions sont organisées dans le but d’attribuer les deux éditions de Jeux lors de la 142e Session du CIO en juillet à Paris. Le dossier français est donc idéalement placé car il n’a plus de concurrence avec la Suisse et la Suède.
Dans un communiqué officiel publié en fin de journée, le CIO motive les raisons de ses choix en faveur des Alpes pour les JO d’Hiver 2030, et de Salt Lake City pour 2034. La Suisse elle entre en lice pour 2038. Les principales raisons pour lesquelles les représentants du projet des Alpes françaises et le CNOSF ont été invités à participer au dialogue ciblé sont les suivantes :
Les atouts du dossier des Alpes
- La vision du projet qui ambitionne de redynamiser les Alpes du Nord et les Alpes du Sud en tant que destinations touristiques phares pour les sports d’hiver, grâce à l’adoption d’une stratégie plus durable pour les sports d’hiver dans le contexte du changement climatique ;
- L’alignement du projet sur l’Agenda olympique 2020 et 2020+5 ainsi que sur les plans de développement socio-économiques actuels des deux régions, ce qui s’illustre par l’utilisation optimale des sites existants ;
- Le concept de quatre noyaux, dont chacun offrirait la possibilité de faire vivre une expérience des Jeux singulière dans l’esprit olympique;
- La très bonne expérience de la France dans l’organisation et l’accueil de grands événements internationaux dans la plupart des sports olympiques d’hiver, notamment les championnats du monde de ski alpin de la FIS à Courchevel et Méribel en février de cette année ;
- Les structures, lois, compétences et bonnes pratiques élaborées et mises en œuvre pour Paris 2024
- Un solide soutien de la part :
- du secteur privé, plusieurs partenaires nationaux de Paris 2024 ayant fait part de leur intérêt à prolonger leur soutien aux Jeux Olympiques et Paralympiques d’hiver 2030 ;
- de la population (taux de soutien de 68 % en France) ;
- de l’État, qui a présenté une lettre d’engagement émanant du Président en personne ;
- des collectivités régionales, les deux présidents de région se portant garants du financement du budget des Jeux, s’appuyant sur un vote des conseils régionaux.
Karl Stoss, membre du CIO et président de la commission de futur hôte pour les Jeux Olympiques d’hiver, a ainsi déclaré : “Les projets des Alpes françaises et de Salt Lake City-Utah se distinguent par leur vision de l’expérience des athlètes, leur alignement sur les plans de développement socio-économique régionaux et nationaux, et le soutien très fort de la population et des gouvernements à tous les niveaux.”
Les réactions des sportifs
Peu de temps après l’annonce par le CIO du choix des Alpes pour une candidature ciblée, le Comité national olympique et sportif français a mis sur pied une conférence de presse en visio avec les principaux protagonistes du projet français. En voici les temps forts.
David Lappartient, président du CNOSF. » C’est une très bonne nouvelle pour le sport français. Le travail collectif réalisé par les 2 Régions, l’Etat, le CPSF et le CNOSF a séduit le CIO. C’est le début d’une nouvelle aventure pour délivrer le meilleur dossier possible pour l’attribution définitive au printemps prochain. »
Marie-Amélie Le Fur, président du Comité paralympique et sportif français (CPSF). » Monter un dossier de candidature en moins de 5 mois, c’était un projet un peu fou. Nous voulons maintenant embarquer le public français derrière cette candidature. C’est l’occasion de réussir des Jeux inclusifs en 2030.«
Martin Fourcade, champion olympique de biathlon. » C’est une réaction de joie et de fierté. C’est un honneur énorme d’offrir ce projet aux Français, et ce rêve aux athlètes. »
Arthur Bauchet, champion paralympique de ski alpin. » En 2030, j’aurais 30 ans. J’espère y être. Pour moi, ces JO d’Hiver deviennent l’objectif de ma vie. »
Marie Boché, championne paralympique de ski alpin. » C’est une belle étape. Maintenant il faut finaliser le dossier dans le sens de la réinvention de la montagne de demain. »
Les réactions des politiques
Laurent Wauquiez, président de la Région Rhône-Alpes-Auvergne. » Quand nous avons lancé l’idée il y a 5 mois, personne n’y croyait. Je ne sais pas si c’est déjà arrivé qu’un dossier monté en 5 mois réussisse. Nous avons tiré les leçons de l’échec d’Annecy. Maintenant, nous devons écrire la première page de Jeux inclusifs, et respectueux de l’environnement ... Quand la France est unie, on peut renverser des montagnes… »
Renaud Muselier, président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur. » C’est une victoire méritée pour un dossier remarquable et après une présentation exceptionnelle. Nous avons marqué un essai. Il faut maintenant le transformer. »
Amélie Oudéa-Castera, ministre des Sports et des Jeux Olympiques. » C’est la reconnaissance de l’expérience de la France dans l’organisation de grands évènements sportifs internationaux. La France est la référence d’une nouvelle conception de Jeux plus durables et inclusifs, avec la parité respectée, ainsi qu’un cadre budgétaire le plus vertueux possible. »
Le Budget des Alpes pour les JO d’Hiver 2030
- Coût estimé: 1,5 milliards d’euros
- 40% du budget d’organisation est pris en charge par le CIO
- Deux budgets à prévoir: fonctionnement et investissement. Ce dernier sera limité grâce à l’utilisation de la plupart des équipements existants, depuis Albertville 1992.
- 17 partenaires privés de Paris 2024 ont déjà annoncé leur souhait de poursuivre en 2030.
- Une cinquantaine d’autres entreprises ont manifesté leur intérêt.
- Le dossier de candidature de Rhône-Alpes-Auvergne se monte à 100 000 euros, bien loin des dizaines de millions d’euros des campagne de candidatures précédentes.