PARIS – ROUBAIX 2021: LA TRADITIONNELLE RECONNAISSANCE DES PAVES

tranchée d'Arenberg
La reconnaissance à la trouée d'Arenberg @JMD/Sports5962

La traditionnelle reconnaissance des pavés de Paris-Roubaix a eu lieu ce mardi 28 septembre. Quelques jours avant la course, les organisateurs d’Amaury Sports Organisation (ASO) inspectent en voiture chaque secteur pavé. Ils s’assurent qu’ils sont praticables, quitte à envisager un plan B en cas de problème. Pour l’édition 2021, à première vue, il n’y en aura pas.

Pour une fois, Christian Prudhomme n’était pas là. Le patron du secteur cyclisme d’ASO participait à une réunion à Lille. Il a donc laissé son fidèle lieutenant Thierry Gouvenou mener le convoi de voitures (organisateurs, suiveurs et media). Le départ avait lieu comme d’habitude de Troisvilles. Ce village du Cambrésis marque l’entrée dans « l’Enfer du Nord », avec les premiers secteurs pavés. Et comme d’habitude, la journée a commencé avec la non moins traditionnelle omelette avalée « Chez Françoise », le célèbre café du village.

Les participants ont alors entamé la revue de la quasi-totalité des tronçons étalés sur les 160 km derniers kilomètres du parcours. Sur la distance totale de 257,7 km, les coureurs de la 118e édition batailleront sur les pavés pendant 55 km, avec 30 secteurs à affronter. La « reco » va les conduire jusqu’en fin de journée à Templeuve (où se trouve le Moulin de Vertain), fin de la grande revue.

Le tracé du parcours de Paris-Roubaix 2021 (document ASO)

Deux arrêts étaient prévus cette année. Le 1è était inédit. Les organisateurs se sont arrêtés à l’hôtel de ville de Denain. C’était l’occasion , lors de cette reconnaissance traditionnelle, de présenter le premier Paris-Roubaix féminin. L’évènement aura lieu la veille samedi, et partira justement de Denain. L’ancien pistard picard Franck Perque a brièvement présenté le tracé, qui différera du final masculin.

L’arrêt traditionnel à la trouée d’Arenberg

Pour leur baptême du pavé, les coureuses affronteront 29,2 kilomètres de pavés, répartis sur 17 secteurs. Elles débuteront par le secteur « 4 étoiles » de Hornaing à Wandignies, long de 3,7 km. Pour elles aussi, l’exigeante route du vélodrome passe par les secteurs de Mons-en-Pévèle et du Carrefour de l’Arbre ! Nous y reviendrons dans un prochain article.

Les second stop relève lui aussi de la tradition. Lors de cette reconnaissance de Paris-Roubaix, tout le monde s’arrête (ou se rejoint) à l’entrée de la mythique trouée d’Arenberg, découverte par Jean Stablinski, à deux pas du non moins célèbre site minier révélé par « Germinal ». D’ailleurs, une stèle dédiée au grand champion nordiste rappelle la mémoire de Stablinski.

La stèle en mémoire de Jean Stablinski (photo JMD/Sports5962)

En ce mardi ensoleillé, peu de cyclos parcourent la tranchée de 2km. La drève des boules d’Hérin (son nom officiel), a encore été retapée avant cette édition totalement inédite, disputée à l’automne. Les pros eux, feront leur propre reconnaissance jeudi et vendredi surtout, après l’Eurométropole Tour disputé mercredi. Et il y aura certainement de nombreux amateurs pour voir passer les équipes de coureurs, lors de leur propre reconnaissance du final de Paris-Roubaix.

Cet arrêt traditionnel permet à Thierry Gouvenou de faire le point sur cette première moitié de pavés, ceux du Cambrésis et du Valenciennois. Seul le tronçon d’Haveluy pourrait poser problème.

Vidéo. Thierry Gouvenou, le directeur de course, fait le point à la tranchée d’Arenberg.

Cette année, les légères modifications effectuées concernent la phase d’attaque des pavés. Le secteur de Troisvilles est à nouveau emprunté sur toute sa longueur (2200 m). Le peloton fera un peu plus loin ses retrouvailles avec le secteur du hameau du Buat , où la difficulté de la pente s’ajoute à celle des pavés.

Une incertitude avec la météo

Une incertitude plane cependant pour dimanche. Non pas pour la tenue de la course (l’ancien préfet est parti…). Mais à cause du temps. De la pluie est annoncée par Météo France. Et cela pourrait totalement modifier le scénario de la course. Ces dernières années, en avril, Paris-Roubaix avait bénéficié du soleil et d’un parcours sec. Cette année, la pluie pourrait amener de la boue, rendre les pavés gras et glissants. On retrouverait alors une course à l’ancienne, qui a donné lieu aux plus belles éditions de l’histoire de la reine des classiques.

Pascal Sergent, le président du comité régional de cyclisme, connaît parfaitement cette histoire pour avoir publié de nombreux ouvrages sur Paris-Roubaix.  » Dimanche, il va y avoir un peu de pluie, semble-t’il. Et là, ça va considérablement changer la course. Par exemple ici à Arenberg, on voit que les pavés ont été parfaitement nettoyés. Presque trop… Car entre les pavés, il y a des interstices très importants de quelques centimètres. Et cela peut générer quelques chutes. Mais c’est aussi cela, la magie de Paris-Roubaix« .

Les pavés de la trouée d’Arenberg ont été parfaitement nettoyés (photo JMD/Sports 5962)

Cette reconnaissance des pavés de Paris-Roubaix a permis aussi à l’équipe d’ASO de classer les 30 secteurs pavés, et de leur attribuer une note de 1 à 5 en fonction de leur longueur, de l’irrégularité des pavés, de l’état général du tronçon et de son emplacement. Les secteurs classés cinq étoiles restent sans surprise, la Trouée d’Arenberg, Mons-en-Pévèle et le Carrefour de l’Arbre.

Les 30 secteurs pavés de Paris-Roubaix 2021

30 : Troisvilles à Inchy (km 96,3 – 2,2 km) ***

29 : Viesly à Quiévy (km 102,8 – 1,8 km) ***

28 : Quiévy à Saint-Python (km 105,4 – 3,7 km) ****

27 : Saint-Python (km 110,1 – 1,5 km) **

26 : Haussy à Saint-Martin-sur-Écaillon (km 116,6 – 0,8 km) **

25 : Saint-Martin-sur-Ecaillon à Vertain (km 120,9 – 2,3 km) ***

24 : Capelle à Ruesnes (km 127,3 – 1,7 km) ***

23 : Artres à Quérénaing (km 136,3 – 1,3 km) **

22 : Quérénaing à Maing (km 138,1 – 2,5 km) ***

21 : Maing à Monchaux-sur-Ecaillon (km 141,2 – 1,6 km) ***

20 : Haveluy à Wallers (km 154,2 – 2,5 km) ****

19 : Trouée d’Arenberg (km 162,4 – 2,3 km) *****

18 : Wallers à Hélesmes (km 168,4 – 1,6 km) ***

17 : Hornaing à Wandignies (km 175,2 – 3,7 km) ****

16 : Warlaing à Brillon (km 182,7 – 2,4 km) ***

15 : Tilloy à Sars-et-Rosières (km 186,2 – 2,4 km) ****

14 : Beuvry-la-Forêt à Orchies (km 192,5 – 1,4 km) ***

13 : Orchies (km 197,5 – 1,7 km) ***

12 : Auchy-lez-Orchies à Bersée (km 203,6 – 2,7 km) ****

11 : Mons-en-Pévèle (km 209,1 – 3 km) *****

10 : Mérignies à Avelin (km 215,1 – 0,7 km) **

9 : Pont-Thibault à Ennevelin (km 218,5 – 1,4 km) ***

8 : Templeuve – L’Epinette (km 223,9 – 0,2 km) *

8 : Templeuve – Moulin-de-Vertain (km 224,4 – 0,5 km) **

7 : Cysoing à Bourghelles (km 230,8 – 1,3 km) ***

6 : Bourghelles à Wannehain (km 233,3 – 1,1 km) ***

5 : Camphin-en-Pévèle (km 237,8 – 1,8 km) ****

4 : Carrefour de l’Arbre (km 240,5 – 2,1 km) *****

3 : Gruson (km 242,8 – 1,1 km) **

2 : Willems à Hem (km 249,5 – 1,4 km) ***

1 : Roubaix – Espace Charles Crupelandt (km 256,3 – 0,3 km) *

La trouée d’Arenberg, le jour de la course, le 14 avril 2019 (photo Pauline Ballet/ASO)
A propos de JEAN-MARC DEVRED 1572 Articles
Journaliste professionnel depuis 1980, après des études de journalisme au CUEJ de Strasbourg. Carrière en presse écrite, en radio et surtout en télévision à France3 Nord-Pas-de-Calais.

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