RUGBY : FRANCE-URUGUAY, UN DUEL INEDIT A LILLE

France-Uruguay présentation
Bastien Chalureau et Cameron Woki ont testé la pelouse du stade Pierre-Mauroy (photo JMD/Sports 5962)

Le stade Pierre-Mauroy accueille le 9ème match de la Coupe du Monde de rugby 2023 ce jeudi. Ce sera tout simplement avec les Bleus, qui affronteront les « Teros » d’Uruguay dans un duel inédit. Le stade de Villeneuve-d’Ascq sera plein à craquer. Toutes les places ont en effet été vendues depuis longtemps pour ce match de gala. Présentation de ce France-Uruguay joué en terre nordiste un soir de semaine.

Après leur victoire convaincante, mais énergivore, face aux All Blacks en match d’ouverture de la Coupe du Monde, les Bleus rejouent déjà. C’est pourquoi le staff joue la carte de la fraîcheur en alignant d’entrée 12 nouveaux joueurs. Un risque calculé tant l’écart entre la France et l’Uruguay, en rugby, semble importante. Ce match sera quasiment inédit car les deux pays ne se sont pas affrontés sur un terrain de rugby depuis les années 1960. C’était lors d’une tournée de l’équipe de France en Argentine et en Uruguay.

Méfiance quand même. Car l’équipe sud-américaine dispute sa 2è Coupe du Monde consécutive. Elle avait brillé en 2019 en battant notamment les îles Fidji (30-27). Depuis, elle est montée à la 17è place du classement mondial. C’est sans nul doute une nation émergente que les Français devront prendre au sérieux.

A la veille de la rencontre, les deux équipes effectuaient ce mercredi leur dernier entraînement sur la pelouse du stade qui reçoit le match. Les Français à 13h30, les Uruguayens à 15h30 ont donc fait ce « stadium run » (appelé aussi entraînement du capitaine), avant de tenir une ultime conférence de presse en guise de présentation de ce France-Uruguay.

Un après-midi en commun à Pierre-Mauroy

« Nous avons finalement très rapidement enchaîné« . explique ainsi le manager général Raphaël Ibanez, en référence au duel victorieux contre les All Blacks. « On reste sur notre process d’après-match : journée de récup et analyse de cette première rencontre. Tout le charme de cette compétition, c’est qu’on ne peut pas se permettre d’être contemplatifs, de s’arrêter sur ce qui s’est passé. Tout nous amène à nous projeter rapidement vers le match suivant, donc on a visé l’Uruguay très rapidement à l’issue de ce match d’ouverture. »

Le XV de France aligné face à l’Uruguay sera très différent de celui présent face aux All Blacks. Ce duel s’annonce en effet nettement plus facile. Voire même déséquilibré, même si les joueurs présents pour ce 2è match ne veulent pas prendre les Sud-Américains de haut, comme l’explique le talonneur Pierre Bourgarit.

« On sait que ça va être une équipe valeureuse qui va s’appuyer sur les basiques de ce sport, la conquête, la touche, les ballons portés. On a vu que derrière, ils ont aussi des qualités individuelles. Beaucoup jouent à Peñarol, donc ils ont de l’expérience collective, plus que nous finalement. On ne prend pas ce match à la légère car pour l’avoir vécu, quand on est annoncé perdant avant un match, on se révolte. On a surtout envie de faire un match plein, sérieux et de montrer qu’il y a de belles choses à venir. »

France Uruguay présentation
Les Teros d’Uruguay ont découvert la pelouse du stade Pierre-Mauroy mercredi (photo JMD/Sports 5962)

Des Uruguayens sans complexes

Les Uruguayens, eux, sont arrivés au stade vers 15h30. Juste le temps de laisser leur sac au vestiaire et d’aller découvrir le terrain. L’idée d’affronter une équipe favorite de la compétition ne les effraye visiblement pas. Et l’on a même vu les joueurs venir embrasser les journalistes de leurs pays, avec lesquels il n’y a pas de barrière. Une attitude qui change énormément du football où l’on voit les joueurs se tenir au maximum à l’écart, le casque audio sur les oreilles…

Plusieurs Teros évoluent en France. C’est le cas de l’ailier Nicolas Freitas. Les Uruguayens attaqueront quand même le match sans complexe, mais avec respect, comme l’explique le joueur de Vannes (ProD2). « Depuis quelques temps, l’Uruguay essaye davantage d’imposer son jeu. Évidemment, c’est plus difficile à ce niveau de compétition mais l’idée reste la même : proposer des choses, autant en défense qu’en attaque, et ne pas subir. En restant attentistes contre la France, on s’expose à de gros problèmes. On veut prendre des initiatives et profiter à fond de l’occasion qui nous est donnée de nous mesurer à une sélection du plus haut niveau mondial. »

Les coqs face aux perdrix…

Pour ce match « de transition », Fabien Galthié et son staff ont donc procédé à 12 changements. Le centre Arthur Vincent est l’un des trois « rescapés » du match contre la Nouvelle-Zélande. Une belle satisfaction pour ce joueur qui a souvent été blessé ces derniers mois.

« Je suis très content, forcément. On veut tous jouer le maximum de matchs. Après, j’essaie de mettre le personnel de côté. Le plus important, ça reste l’équipe. Peu importe le rôle qu’on me donne, j’essaie de donner le maximum. C’est notre état d’esprit. Je ne regarde pas trop ce qui s’est passé derrière. Mais c’est énormément de bonheur. »

Ce duel entre une équipe de France A’ et une sélection d’Uruguay très homogène sera peut-être plus serré que ne l’annonce la simple présentation chiffrée. Plusieurs « Teros » (les perdrix en espagnol) jouent en effet en France. C’est le cas du demi de mêlée Santiago Arata, qui est probablement le deuxième meilleur demi de mêlée du Top 14, derrière… Antoine Dupont. Mais le capitaine français est laissé au repos. On suivra donc avec attention le duel entre Arata et Maxime Lucu, qui supplée Dupont.

On peut aussi s’attendre à un match plaisant, avec un maximum de motivation des deux côtés. Les Bleus auront comme objectif d’obtenir le point de bonus offensif, en marquant au moins 4 essais. Et de passer ainsi devant l’Italie en tête de la poule A. Cela promet du spectacle jeudi soir à Villeneuve-d’Ascq.

Présentation France Uruguay
Maxime Lucu (à gauche) remplace Antoine Dupont à la mêlée (photo JMD/Sports 5962)

Présentation de France – Uruguay

France-Uruguay, match n°9 de la Coupe du Monde, Poule A

Stade Pierre-Mauroy de Villeneuve d’Ascq (50 096 places)

Coup d’envoi: 21h00

Arbitre: Ben O’Keeffe (Nouvelle-Zélande)

Composition des équipes

FRANCE : Melvyn Jaminet ; Louis Bielle-Biarrey, Arthur Vincent, Yoram Moefana, Gabin Villière ; Antoine Hastoy, Maxime Lucu ; Jean-Baptiste Gros, Pierre Bourgarit, Dorian Aldegheri ; Cameron Woki, Romain Taofifenua ; Paul Boudehent, Sekou Macalou, Anthony Jelonch (capitaine)

Remplaçants : Peato Mauvaka, Reda Wardi, Sipili Falatea, Bastien Chalureau, Thibaud Flament, François Cros, Baptiste Couilloud, Thomas Ramos

URUGUAY : Baltazar Amaya ; Bautista Basso, Tomas Inciarte, Andres Vilaseca (capitaine), Nicolas Freitas ; Felipe Etcheverry, Santiago Arata ; Mateo Sanguinetti, Guillermo Pujadas, Ignacio Peculo ; Felipe Aliaga, Manuel Leindekar ; Manuel Ardao, Santiago Civetta, Manuel Diana

Remplaçants : Facundo Gattas, Matias Benitez, Reinaldo Piussi, Ignacio Dotti, Lucas Bianchi, Carlos Deus, Agustin Ormaechea, Felipe Berchesi 

A propos de JEAN-MARC DEVRED 1587 Articles
Journaliste professionnel depuis 1980, après des études de journalisme au CUEJ de Strasbourg. Carrière en presse écrite, en radio et surtout en télévision à France3 Nord-Pas-de-Calais.