SERIE OLYMPIQUE LES CH’TIS A TOKYO 12ème EPISODE ROMAIN MAHIEU (BMX)

Portrait Romain Mahieu BMX
Romain Mahieu sélectionné à Tokyo (photo Patrick Pichon/FFC)

Une vingtaine de sportifs natifs du Nord-Pas-de-Calais ou assimilés sont sélectionnés pour les Jeux Olympiques de Tokyo (23 juillet au 8 août). Dans cette série olympique, nous vous présentons un par par un nos « ch’tis à Tokyo ».  Aujourd’hui, 12ème volet: le spécialiste de BMX de Steenwerck Romain Mahieu.

Né à Lille le 17 février 1995, le Steenwerckois a débuté jeune dans cette discipline cycliste spectaculaire et très prisée par les jeunes. Il a ainsi couru sous les couleurs des clubs de Fleurbaix, puis de Roncq. Les résultats arrivent. Romain est remarqué par les instances fédérales. Et à 14 ans, il intègre le pôle espoirs de Bourges et signe au club auvergnat de Lempdes. Il entre ensuite au pôle olympique de Saint-Quentin-en-Yvelines, siège du vélodrome national, et de la Fédération française de cyclisme. Et à la fin de l’année, il a rejoint le club de Sarrians, dans le Vaucluse, où vivent ses parents.

Pas d’appréhension particulière

A Tokyo, le rider nordiste dispute ses premiers Jeux Olympiques. Il retrouvera d’autres sportifs originaire de Flandre comme la tenniswoman Kristina Mladenovic ou le volleyeur Benjamin Chinenyedze. Et cela sur une piste qu’il apprécie, puisqu’il avait remporté le Test Event (répétition générale) devant une forte concurrence étrangère, en 2019. Il n’appréhende pas particulièrement cette « première olympique ». Ce qu’il explique dans cet entretien à BMX Media juste après les championnats de France.


Romain Mahieu, c’est un « costaud » en BMX sur le plan physique. 1m78 pour 86 kilos: c’est un gabarit qui en impose, bien adapté à cet engin à deux roues qui demande beaucoup de puissance et d’explosivité.

Sur le plan mental aussi, il faut être très fort, un peu casse-cou, et être capable parfois de « débrancher le cerveau ». C’est le cas de tous les bicrosseurs. Ceux de l’équipe de France notamment qui ont bien préparé la compétition. Le Nordiste a poursuivi sa préparation sur place avec l’expérimenté Joris Daudet, Sylvain André, et les féminines Axelle Etienne et Manon Valentino.

Romain Mahieu apprécie la piste de Tokyo

Romain Mahieu connaît bien la piste de BMX de Tokyo, où il s’est imposé en 2019.  » C’est une piste différente. D’habitude, on a des pistes en dévers, plus basses que le départ. Là, tout est au même niveau, avec des gros virages et des grosses relances; beaucoup de bosses. C’est quasiment que des sauts. Il faut être précis et garder sa vitesse. »

Des caractéristiques qu’il apprécie. » C’est une piste qui me convient. Je la préfère à celles plus étroites comme en indoot. Elle permet d’exploiter la force et la puissance, qui sont mes points forts. »

Cette piste olympique a d’ailleurs été construite par un Calaisien. Thomas Hamon, ancien champion du monde de BMX, Après sa carrière sportive, il s’est reconverti dans ce domaine et a créé la société Pro Tracks. C’est elle qui a obtenu le contrat avec les Japonais.

Avant de partir au Japon, l’équipe de France a participé aux championnats de France. La commune de Sarrians, celle du club de Romain, a été cette année, le théâtre de ce National de BMX. Le Nordiste jouait donc à domicile.

Alors que l’année dernière, à Lempdes, dans le Puy-de-Dôme, la situation sanitaire n’avait pas permis le maintien des épreuves contre-la-montre du Time Trial, cette compétition s’est bien disputée cette année.

Une sélection arrivée plus vite que prévu

Chez les Elite masculins, Romain Mahieu a pu se tester car la sélection olympique pour Tokyo était déjà faite. Le Nordiste a terminé 3ème de la race derrière le Breton Romain Pilard, et le Vauclusien Sylvain André.

 » La sélection est arrivée plus vite que prévu », explique le pilote nordiste. C’était la surprise et j’ai mis du temps à réaliser. Cela veut dire qu’une bonne partie du travail vient d’être faite ».

A peine la sélection validée, Romain s’est concentré sur Tokyo. » Je ne sais pas si c’est normal, mais je n’ai pas de stress ni quoi que ce soit. Je ne me surprends pas à être aux Jeux. Je le vis plutôt bien« .

Romain Mahieu BMX
Romain Mahieu dispute ses premiers Jeux à Tokyo

Le cyclisme compte quatre disciplines olympiques: la route, la piste, et depuis moins longtemps, le VTT et le BMX. Ce sport a apporté beaucoup de médailles à la France. Pas en 2016. Et à Tokyo, c’est plutôt mal parti: échec dans les 4courses sur route masculine et féminine. Zéro pointé aussi en VTT avec une déception énorme chez les dames où Pauline Ferrand-prévôt et Léonie Lecomte, les deux grandes favorites, sont totalement passées à côté !

Espoirs pour les bicrosseurs

Les espoirs de médaille maintenant se reportent sur les pistards, mais aussi les bicrosseurs, tous titrés au plan international. Vainqueur du Test Event en 2019, avant la pandémie, Romain Mahieu fait logiquement partie des favoris. Une pancarte qu’il rejette. » Je ne me sens pas arriver en tant que favori, même si j’ai gagné le Test Event. C’est pas plus mal d’arriver en outsider car on a moins de pression ».

Mais saura t’il gérer la pression pour ses premiers Jeux ? Ce que Joris Daudet par exemple n’avait pas su faire à RIO. On le saura assez vite puisque les épreuves de BMX sont concentrées sur deux jours, les 29 et 30 juillet au parc des sports urbains d’Ariake, dans la zone de la baie de Tokyo.

Nul doute que l’on se lévera tôt du côté de Steenwerck, pour suivre la compétition.

A propos de JEAN-MARC DEVRED 1581 Articles
Journaliste professionnel depuis 1980, après des études de journalisme au CUEJ de Strasbourg. Carrière en presse écrite, en radio et surtout en télévision à France3 Nord-Pas-de-Calais.

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