A Roland-Garros Jean-Marc Devred
Lucas Pouille (162è) était le troisième et dernier Nordiste à entrer en lice au premier tour de Roland-Garros. Le Loonois a été battu à l’issue d’un match de 3 heures par le Tchèque Zdenek Kolar (134è) 3-6, 6-4, 5-7, 4-6. Il jouait sur le court n°14, un petit chaudron sur lequel il a été largement soutenu par le public, qui est parti peu à peu au fil de la soirée.
La rencontre s’est terminée peu avant 23h. Pouille a alterné le bon et le moins bon et laissé passé sa chance face à un joueur à sa portée, mais plus constant sur l’ensemble du match. Ce duel de « cogneurs » a donné lieu à quelques beaux échanges.
Sur un court n°14 surchauffé, Lucas va commencer le match avec une évidente crispation. Face à lui, Kolar, un Tchèque de 26 ans, peu connu mais mieux classé à l’ATP. Un droitier sans coup vraiment fort. Mais un joueur accrocheur, du type attaquant de fond de court comme Pouille. Cela va donner un match plaisant, même si les fautes directes alternent avec les échanges spectaculaires, des deux côtés.
Issu des qualifications, Kolar prend le chti à la gorge d’entrée et remporte le 1è set 3-6 en 31 minutes. Pas le meilleur scénario pour retrouver la confiance. Mais Pouille ne lâche pas et arrache la seconde manche 6-4 en 35 minutes. Le match repart à zéro et les supporters du Dunkerquois comprennent que le 3è set sera crucial.
Celui-ci prend peu à peu l’ascendant sur le joueur de l’Est. Il retrouve un service efficace ce qui lui permet d’obtenir trois balles de set, qu’il va malheureusement mal gérer. » Ce qui m’a manqué, c’est de concrétiser les occasions que j’ai eues. Au troisième, j’ai 3 balles de set et après je perds 5 jeux de suite.
Finalement, au quatrième et à tous les jeux, je suis à 40 A et je n’arrive à en gagner qu’un. Je pense que c’est un peu de réalisme et de réussir à concrétiser les opportunités que j’ai pu avoir.«
Zdenek Kolar, un moment ballotté, s’envole effectivement et gagne cette 3è manche 5-7 en 52 mn. Alors que la nuit tombe, une bonne partie du public quitte alors les tribunes, craignant que le match soit déjà joué.
Les fidèles restent quand même pour encourager leur chouchou jusqu’au bout. Celui-ci se battra bien. Breaké d’entrée, il revient à égalité à 3-3. Mais il perd à nouveau son service au 9è jeu. Le duel durera près d’une heure dans cette dernière manche, que le Tchèque au moral d’acier gagne finalement 4-6.
Roland-Garros 2022 s’arrête donc là pour Lucas Pouille. En conférence de presse, il apparaît dépité et conscient d’avoir manqué quelque chose. Mais il n’oublie pas le soutien du public qui l’a porté durant trois heures. » Ce court est magnifique et les supporters ont été, comme à chaque fois, ici, extraordinaires. Ça ne change pas et c’est un pur plaisir et une chance de vivre ces émotions. Il y a beaucoup de déception pour eux, j’aurais aimé gagner pour eux. Ils ont été derrière moi du début à la fin. »
Malheureusement, après cette défaite de Lucas Pouille, il n’y a déjà plus de Nordiste à Roland-Garros à l’issue de ce premier tour. Kristina Mladenovic dimanche et Océane Dodin lundi ont subi le même sort.
Lucas Pouille était dépité d’avoir perdu une occasion de retrouver son niveau. » Je ressens, à chaud, beaucoup de déception après cette défaite. Je n’ai pas réussi à concrétiser les occasions que j’ai eu notamment dans la 3ème manche où j’ai trois balles de set que je ne parviens pas à concrétiser. Derrière, Kolar aligne 5 jeux de suite. Clairement, j’ai manqué de réalisme. »
Le travail entamé il y a deux mois avec son nouvel entraîneur Félix Mantilla ne paye pas encore. » On travaille au quotidien. Je fais des efforts tous les jours pour essayer de revenir à mon niveau. C’est dur. Ce n’est pas satisfaisant. C’est pour l’instant souvent négatif dans le sens où il n’y a pas de victoire qui vienne. Mais c’est un travail à long terme, en espérant que ça paie dans les prochaines semaines et mois ».
Avec son staff, Le joueur du TC Loonois va réfléchir sur la suite à venir. Peut-être un tournoi en Italie la semaine prochaine puis des challengers sur gazon avant Wimbledon, s’il est qualifié. Ce qui est loin d’être sûr.