Une vingtaine de sportifs natifs du Nord-Pas-de-Calais ou assimilés sont sélectionnés pour les Jeux Olympiques de Tokyo (23 juillet au 8 août). Dans cette série olympique, nous vous présentons un par par un nos « ch’tis à Tokyo ». Aujourd’hui, 10ème volet. Le portrait du vice-champion olympique Maxime Beaumont, sélectionné en kayak monoplace 200m.
Contrairement à d’autres membres de l’équipe de France olympique, Le Boulonnais participait aux championnats de France organisés à Gravelines début juillet. Non pas pour s’offrir un énième titre de champion de France: » je ne les compte plus« . Mais surtout Maxime Beaumont veut s’offrir un dernier test avant Tokyo.
» Pendant un long mois, on peut dire que j’étais sous pression… »
Maxime Beaumont, vice-champion olympique K1 à Rio
Après le report des Jeux l’an passé, qui n’a rien d’anodin lorsque l’on approche la quarantaine (sans jeu de mots…), Maxime a connu une passe difficile sur le plan mental. Et ce n’est que dans les dernières semaines qu’il a retrouvé son niveau. En tous cas, sa victoire à domicile sur 200m, l’a ravi et rassuré avant de partir pour Tokyo.
« J‘étais venu ici pour retrouver des sensations. J’ai eu un début de saison un peu compliqué« , nous a-t’il déclaré. » J’avais du mal à trouver mes marques. Et là, je ne regrette vraiment pas d’être venu malgré des conditions difficiles, de vent surtout. Je suis vraiment content de ce que j’ai produit. C’est de bon augure pour la suite ».
Le vice-champion olympique confie à propos de ce début d’année compliqué: « le processus de sélection s’est prolongé jusqu’à la première Coupe du Monde. Pendant un long mois, on peut dire que j’étais sous pression. Cela a été difficile à gérer. C’était quelque chose dont je n’avais plus l’habitude. J’ai perdu un peu d’énergie avec cela ».
Objectif: l’or olympique
L’expérimenté céiste de la Côte d’Opale disputera donc ses troisièmes Jeux Olympiques après Londres (2012) et Rio (2016). Mais le jour de la finale, on apprenait l’instauration du huis clos à Tokyo. Il nous en a parlé lors de l’entretien qu’il nous a accordé juste après sa course victorieuse.
Il reconnaît avoir perdu un peu sur le plan physique, au plan de la récupération, ce qui est normal quand on atteint les 39 ans. Mais lorsque le report a été annoncé l’an dernier par le CIO (Comité international olympique), Maxime n’a pas hésité à rempiler pour un an.
S’il avait obtenu le quota pour la France, il a dû batailler jusqu’au bout pour décrocher la sélection devant les autres tricolores. Mais l’expérience a payé et il compte bien sur cette même expérience pour réaliser son rêve: conquérir la médaille d’or, après avoir obtenu l’argent à Rio. » Je l’ai déjà dit. Je ne vais pas aux Jeux juste pour participer. J’ai envie de monter encore plus haut et de voir le sommet du podium. Je me sens prêt. Ca monte tranquillement. Et on fera le bilan le 5 août au soir ».
Les épreuves de sprint auront lieu au Canal de la Forêt de la Mer, situé dans la baie de Tokyo, à 8 km du village olympique. Alors que les courses en ligne se passent sur des sites artificiels implantés souvent très loin de la ville olympique. Les Français ont eu l’occasion de découvrir le bassin lors du test event en 2019. Ils s’y entraînent actuellement, avant le début des épreuves le 2 août.
Une concurrence nouvelle et plus dense
Apès 18 mois de pandémie, c’est le flou dans la hiérarchie mondiale. Surtout sur les épreuves de sprint où la moindre erreur se paye « cash ». Depuis son titre européen à Bakou, Maxime a du mal à retrouver les podiums internationaux, notamment dans les épreuves de Coupe du Monde.
Aussi, il part un peu dans l’inconnu car la concurrence a évolué. » Il y a des petits jeunes qui arrivent. Il y a des pays qui émergent. D’autres qui ont choisi des stratégies différentes. Par exemple, des mecs qui étaient alignés en K4 et qui disputaient aussi le K1 200m, ont aujourd’hui comme objectif principal le K1. Parce que au plan international, ils performent. Le K4 devient alors secondaire car ils y sont moins performants. »
« Aujourd’hui, je ne parierais pas sur qui sera champion olympique… »
Maxime Beaumont
Malgré tout, Maxime Beaumont a une idée sur ses adversaires à Tokyo. » Je pense notamment au Hongrois. Il y a aussi l’éternel Anglais qui est toujours là. Mon pote suédois qui a élevé son niveau et qui figure maintenant aux avants postes. Sans oublier l’Italien. Ce sont des gens que l’on a l’habitude de voir, et qui étaient en finale à Rio. «
D’où une vraie incertitude sur l’adversité. » La densité a augmenté. Les écarts sont moindres. Aujourd’hui, dire qui sera champion olympique, je ne parierais pas là-dessus… »
Mais nul doute qu’il sera prêt le Jour J. Pour Maxime Beaumont, à Tokyo, ce sera l’or ou rien…
Le programme de Maxime Beaumont à Tokyo
Le Boulonnais s’alignera sur le 200m, l’épreuve de sprint du kayak monoplace ‘K1). S’il va jusqu’au bout, il aura deux jours de compétition consécutifs.
Mercredi 4 août:
- séries qualificatives (9h30)
- quarts de finale (11h32)
Jeudi 5 août:
- demi-finales (9h30)
- finale (11h20)